Santé : L’intelligence artificielle va-t-elle trop loin ?
Le développement de l’intelligence artificielle a eu des répercussions majeures sur notre société. Non seulement elle est devenue un élément incontournable de la recherche et de l’industrie, mais elle s’est également aventurée dans des domaines sociaux et psychologiques, soulevant des questions essentielles sur les excès de cette technologie.
L’IA la menace sociale
D’après un article de THOMAS POVÉDA qui raconte l’histoire de Liberty Vittert, professeure de science des données à la Olin Business School aux États-Unis, qui a été frappée par la tendance d’utilisation d’application telles que Replika. Ces applications permettent la création de partenaires numériques, une tendance qui s’est accélérée pendant la pandémie de Covid-19, lorsque la solitude a touché de nombreuses personnes. Ces applications offrent la possibilité de créer une petite amie “parfaite”, conçue pour répondre aux besoins émotionnels et sociaux de l’utilisateur.
Cependant, cette tendance soulève des préoccupations éthiques importantes. Selon Liberty Vittert, ces partenaires IA peuvent encourager une “épidémie silencieuse de solitude” parmi les hommes, qui semblent préférer des relations virtuelles moins complexes que les interactions humaines. Ce constat s’inscrit dans une tendance inquiétante, étant donné qu’une étude menée en 2022 aux États-Unis a révélé que 63 % des hommes étaient célibataires, contre seulement 34 % des femmes. Le recours à des relations virtuelles peut ainsi exacerber la solitude préexistante.
L’intelligence artificielle une menace pour notre santé mentale ?
L’utilisation de l’IA dans le domaine de la santé mentale suscite beaucoup d’inquiétudes. Certaines entreprises proposent des chatbots et des applications qui prétendent offrir une assistance en matière de santé mentale, un peu comme des psychologues.
Alors l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine relationnel serait-elle une menace pour notre société ?
Les utilisateurs de Replika ont signalé des dérives vers des discussions inappropriées, souvent centrées sur le sexe. De même, l’ONG américaine Koko a constaté que les réponses automatisées ne fonctionnaient pas comme une véritable thérapie, et l’empathie simulée semblait vide de sens pour de nombreux utilisateurs.
Pourtant, des recherches récentes suggèrent que les interactions positives avec les IA pourraient être dues à un effet placebo. Une étude menée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’université d’Arizona a montré que les utilisateurs qui pensaient dialoguer avec un assistant virtuel bienveillant étaient plus enclins à considérer l’agent conversationnel comme digne de confiance. En d’autres termes, l’IA est perçue en fonction des attentes de l’utilisateur, ce qui pourrait expliquer pourquoi certaines personnes semblent se sentir réconfortées par ces interactions.
Cependant, il est important de souligner que ces thérapies robotiques et les relations virtuelles générées par l’IA ne peuvent pas remplacer les véritables interactions humaines. Comme l’a expliqué Cher Scarlett, une développeuse et activiste américaine. Il est essentiel de comprendre les limites de l’IA et de reconnaître que les robots ne peuvent pas remplacer le soutien, la compréhension et l’empathie offerts par un être humain.
Finalement, l’intelligence artificielle est un outil puissant, mais son utilisation doit être encadrée de manière éthique. Les dérives liées aux partenaires IA et aux thérapies robotiques rappellent l’importance de préserver les interactions humaines authentiques. Les chatbots et les IA peuvent offrir un soutien supplémentaire, mais ils ne doivent pas devenir un substitut à la véritable empathie et à la compréhension humaine. L’avenir de l’IA dans le domaine de la santé mentale doit être abordé avec prudence, en mettant toujours en avant le bien-être des individus.
Sources : phonandroid, tv5monde