Même les journalistes s’y mettent ! Dans une récente interview, Emmanuelle Daviet et Estelle Cognacq ont mis en lumière l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine du journalisme. Bien que l’IA ait retenu l’attention ces derniers mois, son intégration dans les salles de rédaction n’est pas un concept nouveau selon la directrice ajointe de France Info Estelle Cognacq. Les journalistes utilisent depuis plusieurs années des logiciels alimentés par l’IA pour faciliter la détection d’informations, l’exploration de données et la transcription audio. 

L’Intelligence Artificielle au service des journalistes :

Estelle Cognacq a mis en lumière les logiciels utilisés par les journalistes de franceinfo. L’un de ces outils, Trint, facilite la transcription audio automatique, permettant aux journalistes de travailler plus efficacement en résumant et en analysant rapidement le contenu des entretiens. Un autre logiciel, Data Miner, aide à détecter les événements en temps réel via les plateformes de médias sociaux, permettant aux journalistes de rester informés sur le développement d’histoires. De plus, un partenariat avec Inria, un institut de recherche renommé, a abouti à la création de “State Check”, un outil de vérification des faits qui aide à vérifier les informations partagées par des politiques ou des personnalités publiques.

Quels sont les avantages et les limites de l’adoption de l’IA ?

Toujours d’après Estelle Cognacq l’objectif principal de l’intégration de l’IA dans le journalisme n’est pas de remplacer les journalistes humains, mais de leur fournir des outils et des technologies précieux. En automatisant les tâches chronophages telles que l’analyse des données et la recherche d’informations, l’IA permet aux journalistes de se concentrer sur les tâches qui nécessitent une expertise et une créativité humaines. Cependant, il existe des limites auto-imposées à l’utilisation de l’IA, avec une attention prudente accordée à la génération d’images, de vidéos et de sons. L’exploration responsable des outils d’IA générative est en cours, garantissant le maintien des directives éthiques et de l’intégrité journalistique.

Fiabilité, éthique et transparence que vaut vraiment l’IA ? 

Selon Estelle Cognacq le maintien des normes éthiques et de la transparence dans l’utilisation de l’IA est une priorité pour les organes de presse. Franceinfo travaille activement sur une charte pour encadrer l’utilisation de l’IA et des outils associés. Le but est de mettre l’accent sur l’éthique professionnelle et la transparence. Les auditeurs, les internautes et les lecteurs seront informés sur le logiciel d’IA spécifique utilisé par les journalistes, favorisant l’ouverture et la responsabilité. En effet, la charte vise également à s’adapter rapidement aux évolutions du paysage de l’IA, nécessitant une réflexion et une évaluation continues pour assurer l’alignement des outils avec les principes éthiques.

Faut-il former les journalistes à l’utilisation de l’IA ? 

A mesure que l’IA progresse, il est crucial de suivre le rythme de son développement. En effet, les journalistes doivent suivre une formation professionnelle continue pour naviguer efficacement dans le paysage en évolution de l’IA. Concilier innovation et usage responsable est essentiel pour défendre les valeurs et l’éthique des médias de service public. Franceinfo et Radio France s’engagent à accompagner ces avancées technologiques tout en gardant une démarche vigilante.

Finalement, l’IA ne cesse de nous surprendre, utilisé dans le domaine du journalisme depuis des années maintenant, le tout est de trouver le parfait équilibre entre gain en productivité, et création à haute valeur ajoutée. 

Source : France Info